Nutrition : éviter la maladie (partie 1)

Basé sur un extrait du Guide d'entraînement niveau 1 CrossFit

Le message du CrossFit est dissonant.

Il est à contre-courant de ce qui se produit dans la plupart des salles de sports commerciales. Ils ont des machines. Nous les détestons. Ils utilisent des mouvements isolés, alors que nos mouvements sont composés. Leur intensité est basse, tandis que la nôtre est élevée. Tout dans ce message est pour beaucoup de gens antithétique par rapport à tout ce qu’ils pensaient savoir. Il en va de même avec l’alimentation : ce que la plupart des gens pensent est faux.

En juin 1989, dans les « Archives of Internal Medicine », Norman Kaplan a rédigé les résultats d’une recherche stupéfiante. Il s’agit d’une analyse qui est encore incontestée à ce jour. Il a été capable de démontrer par un mécanisme opératoire, par corrélation, et plus important encore par un lien de cause à effet, que l’hyperinsulinémie est à la racine du « quartet mortel » (obésité du haut du corps, intolérance au glucose, hypertriglycéridemie, hypertension). L’hyperinsulinémie (quantité excessive d’insuline) en était la cause.

 

Si vous êtes en bonne santé, l’insuline est la réponse normale et essentielle à l’ingestion de glucide. L’insuline est une hormone produite par le pancréas, et vous ne pouvez pas vivre sans elle. Vous pouvez produire l’insuline par le pancréas, en obtenir par injection, ou mourir. L’insuline est responsable du stockage de l’énergie dans les cellules. (Le glucagon est l’hormone rétro-régulatrice de l’insuline : elle libère l’énergie des cellules.) L’insuline y place et y stocke notamment le gras.

Vous savez que votre taux d’insuline devient trop élevé (hyperinsulinémie) lorsque vous mangez trop de glucides. Mais en quelle quantité ? Dans un sens qualitatif, votre taux d’insuline est trop élevé s’il augmente votre pression artérielle, vous rendant gros ou réduisant votre capacité à éliminer le sucre sanguin après avoir consommé des glucides. Si vous êtes intolérant au glucose, sujet à l’hypertension ou que vos triglycérides sont trop élevés, vous avez trop d’insuline ainsi que trop de glucides. Ce sont des facteurs de risques pour les maladies cardiaques, et c’est aussi ce qui cause les maladies athéroscléreuses qui se caractérisent par des dépôts de lipides dans les artères. Cet état engendre un risque de thrombose, d’occlusion, d’affaiblissement et d’infarctus du myocarde, et est susceptible de causer la mort. Cependant, lorsque l’on réalise un sondage auprès des médecins et que l’on pose la question : « quelle est la maladie que ne voulez pas contracter ? », le cancer et les maladies du cœur ne sont pas autant citées que le diabète de type 2.

 

Et je peux vous dire comment développer cette maladie.

Le diabète de Type 2 est causé par un phénomène de déclassement des récepteurs dans les cellules graisseuses, du foie et des muscles. L’insuline s’y fixe au niveau du site récepteur. Le processus peut être décrit comme une clé entrant dans une serrure : leurs formes spécifiques leur permettent de se lier ensemble. Quand l’insuline se lie au récepteur, la cellule peut alors recevoir toutes les bonnes choses, y compris les acides aminés (les protéines) et le gras.

Si la quantité d’insuline devient trop importante, les cellules et les récepteurs ne parviennent plus à la voir. La clé ne rentre plus aussi bien dans la serrure, c’est le phénomène de déclassement des récepteurs. Mécaniquement, cela fonctionne un peu comme quand vous regardez le soleil. Au début, vos yeux voient la lumière, mais si vous le fixez pendant plusieurs minutes, vous ne verrez plus jamais aucune lumière. Vous avez grillé vos récepteurs. C’est ce qui se produit avec le diabète de type 2.

 

 

Ce qui était révolutionnaire dans le travail de Kaplan, c’est qu’il est venu réfuter un modèle accepté. Traditionnellement, il a été observé pendant des dizaines d’années que des individus prenaient d’abord du poids (obésité), puis leur cholestérol montait (hypercholestérolémie), ensuite leur pression artérielle augmentait (hypertension), et ensuite ils devenaient diabétiques. Il était émis l’hypothèse, et il s’agit d’une erreur de logique classique, selon laquelle l’ordre suggérait la causalité. C’est parce que ceci se produisait en premier, puis cela que c’était la cause des autres maladies. Il est maintenant reconnu que ce modèle est fatalement imparfait (c’est-à-dire, un sophisme post hoc, ergo propter hoc). L’ordre des événements n’implique pas nécessairement la causalité.

Kaplan a été capable de démontrer à l’aide de preuves accablantes que l’hyperinsulinémie était la cause de ces troubles, la cause des maladies athéroscléreuses et de la mort cardiaque. Toutes ces maladies étant connues sous le nom de maladies coronariennes.

Il s’est produit une véritable prise de conscience sur le fait que l’apport en graisse n’est pas à l’origine des maladies cardiaques. Ces maladies sont la conséquence d’une consommation excessive de glucides. L’explication du « paradoxe français » est qu’il n’y a pas de paradoxe. Le paradigme était imparfait. Les Français consomment une quantité de gras bien supérieure à celle des Américains et ont pourtant une fréquence de maladies cardiaques bien moins importante. Leur consommation de sucre raffiné équivaut également à un peu moins de 5 % de celle des Américains, qui mange environ 68 kg de sucre par homme, femme et enfant par an.

Les efforts que nous faisons pour consommer du sucre sont incroyables. Le goût pour les glucides, profondément ancré, est similaire à celui pour la bière ou les opiacés. Le sucre chatouille le cerveau et cette sensation est agréable. De plus, les excuses et les choses que les gens sont prêts à faire pour avoir leur dose sont incroyables.

 

Maintenant, je vais vous dire comment éviter tout cela.

 

Mangez de la viande et des légumes, des noix et des graines, quelques fruits, un peu de féculents et pas de sucre.

Suivez ce régime et vous vous en porterez mieux.

De la viande et des légumes, des noix et des graines, quelques fruits, un peu de féculents, pas de sucre = pas de maladies coronariennes.

Cela n’a rien à voir avec la génétique. La partie génétique est une intolérance aux quantités excessives de glucides. C’est comme avoir une prédisposition génétique à l’alcoolisme. Avoir le gène de l’alcoolisme ne veut pas dire qu’il va nécessairement se manifester. Il faudra pour cela boire de l’alcool. Si vous ne buvez pas d’alcool, vous ne souffrirez probablement pas d’alcoolisme, en tout cas pas dans sa manifestation clinique.

Il en est de même avec l’athérosclérose. Je m’en fiche de savoir de quoi votre grand-père est mort, de quoi votre mère est morte, de quoi votre oncle est mort, de quoi votre frère est mort. Utilisons l’exemple de Barry Sears dont les oncles et le père sont morts à 49 ans de thrombose, d’infarctus du myocarde et d’attaque cardiaque due à l’athérosclérose. Tous. Ce ne sera pas son cas. Il ne consomme pas les glucides qu’ils consommaient.

Mangez de la viande et des légumes, des noix et des graines, quelques fruits, un peu de féculents et pas de sucre.
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Greg Glassman
CrossFit Founder

Il existe des stratégies nutritionnelles efficaces pour éviter les maladies cardiaques, la mort et la souffrance :

  • Si vous ne pouvez pas le récolter dans votre jardin et le manger une heure plus tard, ce n’est pas de la nourriture.
  • Restez à la périphérie des rayons de votre magasin d’alimentation, et n’empruntez pas les allées.
  • Si le produit comporte une étiquette nutritionnelle, ce n’est pas de la nourriture. Il n’y en a pas sur le poulet. Ni même sur les tomates. Mais il y en a bien une sur les chips et les biscuits.
  • S’il n’y a pas de date de péremption, s’il est indiqué « à consommer avant 2019 », ce n’est pas de la nourriture.
Matthieu Vanderkelen
Article rédigé par

Matthieu Vanderkelen
Kinésithérapeute - CrossFit L2 Trainer
TriBE Concept Co-Founder
By | 2020-08-16T14:23:27+00:00 August 16th, 2020|Nutrition|